samedi 31 juillet 2010

Mariinsk-Kansk - 9ème étape

Il pleut, tout est gris, les lieux n’ont plus la même allure qu’hier soir de nuit. Sans plus nous attarder (au détail près que nous faisons tout le tour de la ville pour trouver la sortie), nous mettons le cap sur Krasnoïarsk avec un seul arrêt à Atchinsk que mon guide décrivait comme cité historique. Promesse un peu exagérée, mais nous faisons quand même quelques photos car repasserons-nous un jour par cet endroit ? La route, comme un oracle nous l’avait prédit à Omsk, est bien meilleure dans le territoire de Krasnoïarsk, et la pluie a cessé. Nous avons 5000 km au compteur.

Nous arrivons à Krasnoïarsk vers 16 heures et nous dirigeons d’abord vers le concessionnaire Renault pour effectuer la révision des 30000 km. Mon rendez-vous est un peu plus tard, mais je tente ma chance. L’atelier n’est pas encore libre, alors pour ne pas consommer de temps à attendre, nous prenons le risque de faire l’aller-retour à Divnogorsk, où a été érigé un barrage sur le Ïénisseï qui est représenté sur le billet de 10 roubles. Cela nous fait traverser furtivement le centre-ville, enjamber le fleuve par le pont qui figure aussi sur ledit billet, et la moitié de la rive droite. Malgré les trombes d’eau, nous parvenons bien sur le site, mais il est plus éloigné que je me l’imaginais, et nous revenons (nous apercevons la chapelle sur la coline, 3ème et dernier dessin du billet) chez Renault avec une heure de retard. Idée de génie pour ne pas trop perdre la face : nous remettons l’horloge à l’heure de Kemerovo, pour leur faire croire que, selon nos montres, nous sommes pile à l’heure. Nous n’avons même pas besoin de nous justifier par ce subterfuge, ils ne nous font pas de remarque (alors que j’avoue avoir été gonflé). Nous dînons et faisons quelques courses pendant que le vaillant Koleos est examiné. La voiture est prête seulement au bout d’1h15. En repassant par le centre (avenue de la Paix, parc et quartiers nord-est), nous partons pour Kansk.

A Kansk se rejoue la partition désormais habituelle : recherche de nuit d’un hôtel remplissant nos conditions avec l’aide de la population locale. La petite ville est, comme souvent aussi, assez étendue, l’avenue Les 40 ans d’Octobre est l’artère principale. Nous passons la nuit à Kansk, territoire de Krasnoîarsk.

vendredi 30 juillet 2010

Novossibirsk-Mariinsk - 8ème étape



Dans la Bible, le septième jour Il se reposa. Sans aucune prétention, nous avions décidé de nous reposer aussi un peu, même de faire une grasse mat’-télé. Vers 11h nous portons pour Akademgorodok, voir ce quartier des savants au bord de la Mer d’Ob (comme on appelle le lac formé par le barrage sur l’Ob), d’autant plus qu’il fait un peu plus chaud et plus de soleil aujourd’hui. En chemin, nous passons des coups de fil à nos connaissances locales pour essayer de les rencontrer. Seul Aliocha arrive à fixer son rendez-vous. Nous faisons un tour de la cité scientifique, prenons un déjeuner à la New York Pizza. Sans pousser jusqu’à la rive, dont l’accès semble plus compliqué en voiture qu’à pied, nous repartons dans le centre-ville (les distances sont grandes). Nous trouvons le bar où travaille l’amie d’Aliocha et y passons quelques instants avant d’aller saluer ma connaissance, Dima. Tout le monde est content de se voir, c’est le principal.

Nous quittons Novossibirsk à 15h (seullement, voilà ce que veut dire relâche) par la M53. Le début est un peu ralenti par une commande urgente provenant de Nadia d’Afrique. Rien de plus simple, nous sommes un véritable bureau itinérant. On aurait dû être filmés... Nous approchons vers 19h de Kémérovo, la capitale du bassin minier Kouznetskiy, le Kouzbass (ça, c’est du tourisme !). Nous faisons connaissance avec la ville : la longue avenue Lénine, la place de la gare, la place des Soviets, la rivière Tom. Beaucoup d’équipements, de centres commerciaux tout neufs, dans un desquels nous croquons un sandwich Subway, tout cela donne une bonne impression de l’endroit. Nous conduisons encore un peu à la tombée de la nuit jusqu’à Mariinsk et, cette fois vraiment de nuit, nous cherchons notre hôtel à travers presque toute la nuit. Cela nous donne l’occasion de repérer quelques bâtiments intéressants. Nous passons la nuit à Mariinsk, oblast de Kémérovo.

jeudi 29 juillet 2010

Omsk-Novossibirsk - 7ème étape

La mission de ce matin est de trouver l’ami d’Aliocha à Omsk. Pfff, même pas impossible du tout avec les moyens dont nous disposons. Il effectue son service moilitaire au centre d’entraînement des parachutistes. Internet et un interrogatoire de la population locale nous conduit jusqu’au village Svetly, au sud de la ville. Il n’a même pas l’air plus étonné que ça de nous voir débarquer ! Pour autant, nous, nous sommes contents de notre coup. Nous quittons les limites de la ville vers midi pour retrouver notre chère M51 sur laquelle nous roulons presque sans arrêt, juste pour changer de conducteur. 4000 km au compteur. A 19 heures, nous arrivons à Novossibirsk.


L’air est vivifiant, un énorme bouchon s’est installé depuis l’Ob, en provenance du centre, mais nous roulons à contre-courant pour gagner les quartiers nord où se trouve l’hôtel du jour. A travers les vitres nous voyons défiler de larges avenues, des hauts immeubles, de nombreux magasins et centres commerciaux ; c’est la capitale de la Sibérie. Une fois nos affaires posées, nous repartons dans le centre en empruntant l’avenue Krasniy jusqu’à la place Lénine, sur laquelle, près de l’opéra, sont expodées des photos anciennes et contemporaines de lieux, pour comparaison : la ville est jeune, peu de choses ont changé. Nous passons la nuit à Novossibirsk, oblast de Novossibirsk

mercredi 28 juillet 2010

Kourgan-Omsk - 6ème étape

Nous n’avons payé que 12 heures et elles sont terminées, alors après un copieux petit déjeuner pris à la caféteria du rez-de-chaussée, nous partons pour le centre-ville pour rapporter quelques images de ce coin oublié de la Russie. Cela ne s’avère pas si simple que cela : une personne nous décrit un parcours transversant à peu près toute la ville, une autre répond de façon très expressive à notre question « le centre ? quel centre ? » (traduction du sens, pas littérale). Nous finissons par trouver le coeur, en passant par des zones industrielles tristes, nous stationnons quelques instants sur la place centrale et quittons Kourgan.

Nous ne pouvons pas emprunter la route directe pour Omsk qui transite par le territoire kazakh (découpages soviétiques obligents). Le risque de perdre beaucoup de temps aux deux passages de frontières est trop grand. Deuxièmement, il me faut un visa pour entrer au Kazakhstan, donc nous ne pouvons même pas décider au dernier moment. Il nous faut faire le tour par Ichim. 3000 km passent au compteur. Nous rencontrons un problème d’un autre ordre : un bout de route est en train d’être complètement refait, mais refait à la russe. On nous et la cohorte de camions dévie par les bas-côtés pendant plusieurs kilomètres, les mots manquent... Mais rien ne nous arrêtera ni ne pourra venir assombrir notre humeur, pas même les vues pâlichonnes de la petite ville d’Ichim, étape sur le Transsibérien.

A Omsk, nous nous installons à l’hôtel Avrora sur la rive gauche (rive nouvelle), puis nous nous rendons dans le centre pour une excursion de soirée. Nous ressentons la baisse des températures (18°), nous qui sommes encore en shorts, mais déjà plus en T-shirts. Nous sillonnons les lieux que j’avais découvert il y a 7 ans : les rues Karl Marx et Lénine, les portes de Tobolsk et de Tara, les resters de l’ancienne forteresse qu’a connue Dostoevski, la place de la Cathédrale, les sculptures de Stepa et Liouba, les théatres, les quais de l’Irtych et de l’Om, la tour d’incendie et encore d’autres petites choses. Nous passons la nuit à Omsk, oblast d’Omsk.

mardi 27 juillet 2010

Beloretsk-Kourgan - 5ème étape

Après notre petite mésaventure d’hier avec le calcul du temps, il avait été décidé de se lever aujourd’hui plus tôt. Quand Aliocha dit plus tôt, c’est à 7h du mat’, soit 5h, heure de Moscou, selon laquelle nous vivions encore hier (peut-être qu’il espérait que je calculerais l’heure selon l’heure d’Irkoutsk, manqué !). Le petit déjeuner englouti, la température extérieure relevée (seulement 18°, on respire dans les montagnettes), et nous voilà partis dans le centre-ville pour prendre quelques clichés des lieux arpentés hier la nuit. Nous sommes dans l’Oural, c’est-à-dire dans l’univers des mineurs : la ville semble vivre autour de l’usine métallurgique.

Nous nous dirigeons sans perdre plus de temps (tic-tac) vers Magnitogorsk. La route est encore sinueuse environ pendant la moitié du parcours, ce qui nous donne l’impression d’être quelque part dans le Caucase, avec les mosquées, le relief, le complexe de ski. Les 2000 kilomètres sont atteints. Magnitogorsk a été conçue comme une ville industrielle. Un lac la divise en deux parties : des quartiers résidentiels et la zone métallurgique. A propos de cette dernière, c’est un sacré paysage : les cheminées crachent de la fumée qui vient griser le beau ciel, il y a des kilomètres de tuyaux, les arrêts de tramway dénommés « 5ème entrée », etc. Sans nous attarder, nous filons à travers ce quartier vers la sortie de la ville. C’est que le district de Nagaïbak et ses trésors nous attendent !

La première petite perle : Ferchampenouaz, ou Fère-Champenoise en V.O.. Je vous le jure. C’est un gros bourg, en état normal, plutôt bien doté côté commerces. Et avec un panneau indiquant « Paris » (Parij en Russe) !!! Le village de Paris se trouve à une trentaine de kilomètres d’ici. Nous devons confirmer notre chemin auprès d’un Féreton. Vous imaginez la scène ; c’est Aliocha qui a dû s’y coller. « Bonjour, c’est bien la route de Paris ? ». Et on nous répond de façon tout à fait naturelle : « au portail vert là-bas, vous tournez à gauche et c’est toujours tout droit ». Nous bouillons d’impatience mais tâchons quand même de bien graver les images de ces lieux dans notre mémoire. Hourra, nous arrivons à Paris !

Nous commençons notre séance photos dès le panneau indiquant l’entrée du village, nous poursuivons autour du pylône supportant des antennes de téléphonie mobile qui a été construit en forme... de tour Eiffel !!! L’explication serait longue à donner ici, malheureusement, mais si vous lisez le russe, vous trouverez pas mal de choses sur Internet. Nous quittons ce morceau d’histoire presque irréel euphoriques. Nous regagnons la route de Tcheliabinsk.





Nous laissons de côté plusieurs villes moyennes, Plast, Ioujno-Ouralsk, Emanjelinsk, rien d’intéressant. A moins de 100 km d’ici se trouve la frontière avec le Kazakhstan. L’arrivée sur la ville de Tcheliabinsk est plutôt joli grâce à la vue ouverte sur le lac, mais est ensuite un peu gâchée par une longue zone d’entrepôts et de commerces désordonnés. Nous réussissons à nous diriger vers le centre, place de la Révolution, autour de laquelle se trouvent plusieurs bâtiments soviétiques. Nous laissons la voiture pour flâner sur l’Arbat local, la rue Kirov, jusqu’à la rivière Miass. Une atmosphère paisible s’y dégage grâce aux pittoresques sculptures et à l’absence de publicité agressive de la part des magasins et cafés. La température de 25° seulement joue également son rôle. Rien à voir avec l’image véhiculée par une émission TV comique.

Peu après 19 heures, nous mettons le cap sur Kourgan par la M51 (qui s’appelle déjà « Baïkal »). La chaussée est toute gondolée, mais il n’y a pas beaucoup de circulation. Peu de villes à nouveau dans cette plaine. Nous arrivons à l’hôtel vers 21h45 (je vous réserve les commentaires sur la ville pour demain, suspens). Nous passons la nuit à Kourgan, oblast de Kourgan.